Ce matin encore, Ibrahim et ses amis ont fort à faire pour remettre d’aplomb tout ce qui a pu s’écrouler durant la nuit. Courageusement, ils se mettent à la tâche et reconstruisent une nouvelle fois toute les structures endommagées. Décidément ils n’ont pas eu beaucoup de chance avec le temps.

Pour nous, l’heure du départ a sonné. Faire les bagages n’est pas une mince affaire. Il y a du sable partout. Dans les sacs de couchage, dans les valises, dans les chaussures et même dans la trousse de toilette. L’objectif de mon appareil photo et mon téléphone portable ont également souffert, du sable s’est infiltré dans les rouages et grippe les mécanismes. Par chance, le sol étant mouillé, le vent ne soulève pas de sable et nous pouvons finalement en éliminer la plus grande partie de nos affaires.

Ibrahim nous rejoint et partage avec nous ce dernier petit déjeuner au Petit Prince. Rendez-vous est pris pour l’année prochaine si le festival à lieu. Paulon, jamais en manque de bonnes idées, planifie déjà le transport du matériel nécessaire à la confection d’un futur poste sanitaire sur le site du festival 2010. Derniers adieux et puis départ. Nous récupérons nos voitures dans le parking de l’hôtel « Chez le Pacha Â» et nous roulons vers Zagora.

De retour au Palais Asmaa. C’est avec un plaisir proche de la jouissance que nous pouvons enfin prendre une bonne douche chaude après deux jours de Sahara glacial. Nous sommes tous tellement crevés qu’une sieste s’impose d’elle-même. Quelques heures de repos nous font le plus grand bien. Un tour au bar enlève définitivement toute trace résiduelle de sable de nos gosiers. Nous voila donc frais et dispos pour affronter la petite surprise de ce soir.

Eric, Paulon et moi avons, lors de notre précédent passage, arrangé une petite soirée spéciale. Pour les quatre autres c’est une surprise. Nous sommes tout d’abord conduits dans une salle milletunenuitesque réservée rien que pour nous. Là, après un léger apéro, commence le spectacle. Arrivent alors quatre musiciens et deux danseuses du ventre. Ces dernières ne ressemblent en rien à ce que l’on peut voir dans certains films. Pas de taille fine ni de voiles vaporeux… dommage. La musique commence, tonitruante. Une des danseuses se met à pousser des « youyous Â» à vous percer les tympans. Après quelques pas de danse elles viennent nous chercher pour nous faire participer. Paulon se cache derrière sa caméra et fait semblant de filmer pour être tranquille. Je fais de même avec mon appareil photo. C’est compter sans la ténacité de nos charmantes naïades. Pas moyen d’y couper, tout le monde y a droit. Au bout d’un moment, nous y prenons même du plaisir et Paulon nous fait une démonstration de danse époustouflante.

Mais ce n’est pas tout, nous avons également concocté un menu spécial. Harira (soupe marocaine), mechoui et couscous aux sept légumes arrivent sur la table. Entre chaque plat, les musiciens et les danseuses reviennent à la charge et c’est reparti pour un tour de danse. A noter que Claude s’est octroyé la part du chef en mangeant à lui tout seul le gigot du maigre petit agnelet que l’on nous a servi, ne nous laissant que le loisir de ronger les os restants de la pauvre bête famélique. Ce plantureux repas se termine avec des fruits de saison, un bon thé à la menthe et un assortiment de petits fours.

Repus et fatigués, nous allons nous coucher. Demain on remonte sur Marrakech et la route est encore longue.

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