Cinquième jour… autant en emporte le vent
Par Aldo, jeudi 26 février 2009 à 12:14 :: Deuxième voyage :: #50 :: rss
En émergeant de nos sacs de couchages, nous nous retrouvons presque dans les dunes. Une fine couche de sable recouvre tout à l’intérieur de la tente. Et le vent ne s’est pas calmé pour autant, il souffle tant qu’il peut soulevant des nuages de sable qui empêchent toute visibilité.
Les berbères s’affairent pour lutter contre le vent. Ils tendent des toiles devant les tables où est servi le petit déjeuner… peine perdue, le sable s’insinue partout. Laissez une tasse de café sans surveillance plus d’une minute et une fine pellicule de sable orange recouvre la boisson. Les confitures crissent sous la dent, les crêpes sont saupoudrées de sable et tout prends gentiment une coloration brique.
Le site du festival a également souffert durant la nuit. Tentes écroulée, toiles arrachées, matériel sono recouvert de sable. Ibrahim et ses amis se démènent pour parer au plus pressé et remettent les choses en ordre, malgré le vent, pour la représentation de ce soir.
Pour occuper les festivaliers présents sur le site, une ballade est organisée dans le village natal d’Ibrahim. Le repas nous sera servi à l’abri du vent dans une des maisons du village. Le groupe se rend donc à pied, à dromadaire et en carriole vers le village. Nous traversons la palmeraie. Le vent est moins violent à l’abri des arbres.
En cours de route, nous assistons à la plantation de tamaris. Ils sont destinés à arrêter l’avance du sable qui grignote de jour en jour les terres fertiles. Un barrage a été construit à Zagora pour permettre, entre autre, d’irriguer les golfs de la région. Cette construction a eu une conséquence directe sur la désertification de la palmeraie de M’hamid. Les gens peinent maintenant à vivre de la culture des dattes. Ils n’ont que 20 jours d’irrigation par année, ce qui est insuffisant quand on sait qu’un dattier consomme une grande quantité d’eau.
Nous arrivons enfin au village et nous sommes accueillis dans une grande salle commune au sol entièrement recouvert de tapis moelleux. Pas de mobilier, nous prenons place à même le sol. Cette halte à l’abri du vent est des plus appréciées. Des villageois nous rejoignent et tous ensemble nous assistons au concert de Mahmoud Guinia. Inconnu chez nous mais star dans son pays. La musique et la danse mettent l’ambiance et les contacts se font plus faciles. Après un repas copieux, la musique reprend de plus belle.
Après le concert, Wanda Hebly de la Sahara-Roots Foundation, nous présente son livre « Mon Sahara et moi ». Ce livre s’adresse aux enfants scolarisés à M’hamid. Il cherche à les sensibiliser aux problèmes liés à la protection de l’environnement. La fondation est active dans plusieurs secteurs, principalement liés à la protection du site de la palmeraie de M’hamid (Nettoyage du désert, plantation d’arbres et éducation écologique de la population).
Sur le chemin du retour, le vent cesse et fait place à la pluie. Cela faisait bien 10 ans qu’ils n’avaient pas vu de pluie par ici. Nous avons de la « chance » d’assister à un événement aussi rare. Mais la pluie n’arrête pas le programme du festival. Ceux qui ont le courage de braver les intempéries assistent à des concerts fabuleux. Le public est en transe et s’agite au son des percussions. Aux sonorités berbères s’ajoute le son de quelque guitare électrique. Le mélange est détonnant et étonnant.
Fin des concerts, retour sous tente. La pluie qui nous a tenu compagnie jusque là se transforme en grêle… la nuit sera froide, très froide.
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