Après avoir pris le petit-déjeuner préparé par Rhislane, nous nous mettons à la recherche de Bissmillah. Lors de notre arrivée, nous l'avions parquée, avec grande difficulté, dans un garage de la ville. Maintenant, le problème est de la retrouver. Après 15 minutes de recherche, on lui met la main dessus.

L'excursion d'aujourd'hui nous amènera à Essaouira. Pour y accéder, nous traversons la province de Chichaoua, laquelle est réputée pour l'huile d'argan ainsi que pour les tapis berbères tissés main.

Sur la route nous optons pour une coopérative artisanale féminine d'extraction d'huile d'argan. On nous explique par le menu toutes les phases de fabrication de cette fameuse huile, que ce soit à but culinaire ou cosmétique. En gros, tout le travail se fait encore à la main par des femmes. Chaque fève est extraite de son enveloppe puis cassée à la main (à l'aide d'un vulgaire caillou) pour en extraire l'amande. Pour l'obtention de l'huile culinaire, les amandes sont d'abord grillées tandis que pour l'huile cosmétique, elles restent telles quelles. Ces amandes sont pressées et la pâte récoltée est ensuite malaxée pour finalement en extraire l'huile. Dans toute la chaîne de fabrication, rien ne se perd. L'enveloppe du fruit sert à nourrir les animaux, la coquille est utilisée comme combustible et le résidu du pressage est destiné à l'alimentation animale ou à la fabrication de produits cosmétiques.

Après ce stage instructif, nous passons à la dégustation. N'ayant jusqu'ici jamais goûté cette huile, je dois dire qu'elle a un goût très prononcé de noisette, c'est très bon. Aldo craque et fait des achats. (Il avait également comme mission de Patrick de lui en acheter un peu).

Juste en face, un petit producteur d'huile d'olive s'affaire à la tâche. Ici aussi, tout se fait de manière artisanale. Après qu'Aldo ait pris quelques photos, nous reprenons la route.

Le long du trajet, des artisans s'affairent avec les moyens du bord à réparer télévisions, vélos, etc... On a même vu les véhicules hybrides nord-africains, soit une charrue tirée par un chameau et un âne.

Nous arrivons enfin à Essaouira. Tout est bleu... même les pubs de Coca Cola. Je suis choqué par la transformation de cette ville que j'ai visitée il y a 20 ans. Elle a gardé son charme d'antan mais elle s'est développée sur le modèle "vieille ville" de stations balnéaires européennes. De nombreuses rues étroites sont garnies de petites boutiques touristiques. Nous apprécions l'interdiction de circuler dans la ville, surtout après avoir quitté Marrakech le matin.

Tandis qu'Aldo mitraille à tout va, Paulon et moi cherchons un petit bistrot pour la pause de midi. Le restaurant choisi est tenu par un peintre et est décoré de manière très colorée. Au menu poisson grillé pour Aldo et moi et pastilla de pigeon pour Paulon.

Après s'être rassasiés, nous faisons une petite ballade digestive le long du port. On y voit ces fameuses barques de pêche bleues et un peu plus loin un chantier naval très artisanal. Nous profitons de l'occasion pour voir comment ces artisans calfatent la quille du navire. (explication : voir Wikipedia). Il est impossible de lever la tête sans voir une mouette locale.

Il est 15 heures et on décide de retourner à Marrakech dans l'espoir d'entrer dans la ville avant la nuit et si possible avec un minimum de trafic.

Au retour, Paulon et Aldo ne tiennent plus les yeux ouverts tandis que je m'agrippe au volant, la solidarité en a pris un coup. Paulon et moi décidons de rendre visite à un marchand de tapis afin de discuter le bout de gras... ça nous tiendra éveillés. Les deux premiers magasins visités ne nous conviennent pas. Lors de notre troisième tentative, on trouve le gars sympa. Il nous explique les qualités des tapis de Chichaoua. Paulon craque et fait étaler une dizaine de tapis. Il se décide pour un achat, et moi, contrairement aux autres, toujours par solidarité, j'en achète un aussi. (quel abruti, j'en n'ai aucune utilité...)

Retardés par ces achats non prévus au programme, nous arrivons en ville en pleine nuit et en plein trafic. C'est le bronx !!! Ca klaxonne de toute part, les vélomoteurs se faufilent dans des trous de souris, les deux voies routières deviennent soudainement cinq. Et aucun point de repère... Il nous faut plus d'une heure pour trouver notre parking.

Sur le chemin qui nous mène à la place, Aldo nous signale qu'un petit saut à la pâtisserie lui ferait le plus grand bien. Il en profite pour acheter 3 kilos de gourmandises locales. (et moi, toujours par solidarité, j'en achète aussi)

Vu qu'il est déjà tard, on se décide pour une brochette sur la grande place. C'est un sacré spectacle. On opte pour le stand No 5. Alors là, il y a le bruit et l'odeur... La matrone (un sacré morceau) qui tient la caisse du stand nous fait tout de suite passer l'envie de partir sans payer.

Ensuite retour au riad pour trier les photos de la journée et préparer le blog pour le lendemain.

Bonne nuit...

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