Patrick s'installe au bord de la piscine de l'hôtel pour parfaire son bronzage. Que ne ferait-il pas pour plaire à Pollux. Eric et Paulon me piquent mon appareil photo et partent faire une ballade en ville. Moi je me mets à l'écriture... puis à la chasse à un accès internet pas trop cher. Les prix sont prohibitifs dans cet hôtel.

Agadir est une ville toute entière consacrée au tourisme et à la montagne d'argent que ce dernier génère. Rien d'authentique ici. Des hôtels grandioses, que les vacanciers ne quittent que pour aller dans des boutiques "attrape nigauds", des restaurants, des discothèques, des boîtes de nuit, des lcasinos et j'en passe. On se croirait à Rimini ou sur la Croisette. On est bien loin de la réalité marocaine. Ici le fric est roi. Tu peux tout faire ou tout avoir si tu payes... et à Agadir ils sont passés maîtres dans ce sport. Certains touristes claquent en une soirée tellement d'argent que c'en est presque indécent. Ils ne sont pourtant pas si loin les bidonvilles... juste à la périphérie des beaux quartiers dans lesquels les touristes sont parqués.

Nous dînons et quittons sans regrets Agadir pour Marrakech... autre ville touristique, mais tellement plus authentique. Seulement 250 kilomètres séparent les deux villes. Il nous faudra pourtant 4 heures pour les parcourir. La route serpente et s'élève. Nous devons sans cesse slalomer entre les nombreux camions qui circulent parfois à moins de 20 kilomètres heure.

Sur le trajet, l'un des quatre aventuriers (dont nous tairons le nom), réussit un superbe doublé. Il est flashé à 97 kilomètres heure sur un tronçon limité à 60 et se paie en prime le luxe de ne pas avoir de permis de conduire sur lui. Grâce à l'entraînement intensif que nous avons eu ces dernières semaines, il s'en tire avec une amende de 200 dirhams (30 francs) après avoir parlementé avec le policier.

Nous arrivons à Marrakech. Là, on en prend plein la gueule... du jamais vu. Sur la route, camions, cars, voitures et deux roues de toutes sortes se croisent et se dépassent en tous sens. Personne ne semble savoir ce que "code de la route" signifie. Il faut une attention de toutes les secondes et surtout beaucoup de culot. Celui qui hésite se fait coincer et n'avance plus. Les plus dangereux sont sans conteste les vélomoteurs. Ils déboulent de partout et se faufilent entre les véhicules en prenant tous les risques. Au feu rouge, celui qui met plus d'une seconde à démarrer se fait claxonner.

Un type sur un vélomoteur se propose de nous ouvrir la route.C'est avec joie que nous le suivons dans ce dédale de rues. Après un quart d'heure, il s'arrête et nous dit que notre parking est à gauche au coin de la rue. Généreusement, nous voulons le remercier en lui donnant 50 dirhams... et là, la nature du bonhomme remonte à la surface. "Moi j'ai été gentil avec vous, donne moi 100 dirhams !". Surpris nous payons le bonhomme et reprenons la route. Au coin de la rue... pas possible de tourner à gauche ! Il nous a roulés et en beauté. Bienvenue à Marrakech... Arnakech.

Il nous faut encore une bonne heure et quelques pourboires pour trouver enfin le parking sur lequel nous avons rendez-vous. Nous suivons Rislaine dans un labyrinthe de petites ruelles étroites et arrivons enfin à notre riad. L'endroit est magnifique et magique. Le bruit et l'odeur des gaz d'échappement ne parviennent pas jusqu'ici.

Nous nous installons rapidement et sortons manger un couscous sur la grande place. Demain Patrick se lève à 5 heures pour prendre son avion, nous allons donc nous coucher avec les poules (celles avec des plumes).

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