Patrick va un peu mieux. Paulon par contre a attrapé la "tourista". Il est un peu moins loquace que d'habitude... enfin une baisse de la pollution sonore. Avec Eric on espère qu'il en aura au moins pour une semaine.

La journée s'annonce morne et ennuyeuse. Rien à voir jusqu'à 10 heures, un épais brouillard nous entoure. Quand enfin il se lève... pas grand chose à voir non plus. Ce ne sont qu'immenses plaines désertiques à perte de vue. Nous faisons à l'envers tout le chemin déjà parcouru. Boujdour, Laayoune, Tan-Tan, Guelmime (Goulimine), Tiznit, Agadir.

Une courte halte à Boujdour pour boire quelque chose et acheter de quoi tenir jusqu'au soir. Pour Patrick et Paulon c'est dur de nous voir, Eric et moi, enfourner d'excellentes petites pâtisseries. Un saut rapide dans le cyber café du coin pour lire vos commentaires (qui nous font toujours très plaisir). C'est incroyable le nombre de personnes qui nous suivent. Peu laissent un commentaire... allez-y, lâchez vous !

A l'entrée des grandes villes, les barrages policiers devenus monnaie courante maintenant. Des fois ça passe, des fois ça casse (9 fois sur 10 ça casse). Passeports, papiers de la voiture... "Quel est votre métier" est la question qui revient à chaque fois. Paulon se déclare rentier, ce qui semble être un métier peu connu par ici. Le métier de Patrick change régulièrement. Médecin, pâtissier, éleveur de cochons et j'en passe. Eric et moi en restons à notre déclaration première, nous sommes informaticiens. Vivement que l'on quitte le Sahara Occidental pour en finir avec ces contrôles de police.

La route reprend... interminable. Paulon s'endort comme un bébé. Il faut dire qu'il s'est tapé les 300 premiers kilomètres. A Boujdour nous passons à côté d'une immense cimenterie. A l'aller nous ne l'avions pas vue car nous sommes passés de nuit. Ici on fabrique d'énormes "trucs" en béton qui sont utilisés pour créer des jetées artificielles. Un tapis roulant interminable quitte la cimenterie pour s'enfoncer dans le désert. Aucune idée où il va.

Après 500 kilomètres, nous sortons de Laayoune par la grande porte. C'est la fin du Sahara Occidental et l'arrivée en territoire marocain. Les barrages de police sont toujours aussi fréquents mais ici on ne nous arrête plus. Pourtant avec la tête de terroriste d'Eric au volant...

A mi-parcours, Patrick se met à parler cuisine... c'est signe qu'il se porte mieux et que notre petite halte prolongée lui a fait le plus grand bien. Paulon semble également aller mieux... il a recommencé à parler et le niveau sonore augmente instantanément dans le véhicule. Vraisemblablement, les médicaments de Patrick font effet. Tout compte fait, ce n'est pas mal de partir avec un médecin... pour autant qu'il ne soit pas malade lui même.

Il ne se passe pas grand chose. Les kilomètres se succèdent. Parfois des chameaux (dromadaires pour les puristes) traversent la route, seuls ou en troupeaux. Il faut une attention de tous les instants pour éviter tous les pièges des routes marocaines.

Après plus de 13 heures de route, nous arrivons enfin à Agadir. Bien entendu il fait nuit et nous ne voyons pas grand chose. Nous posons nos bagages à l'hôtel et sortons souper. Paulon s'abstient et reste à l'hôtel Patrick a par contre retrouvé son appétit et il a faim. C'est long 48 heures sans manger.

Demain matin pas trop de stress. Il ne nous reste plus que 3 heures de route pour arriver à Marrakech. Extinction des feux. Bonne nuit !

Vers la galarie photo