Le petit déjeuner sur le sable est princier, mais très rapidement le vent se lève et le sable se met à tourbillonner partout autour de nous. Nos dents se mettent à crisser comme celles de nos braves dromadaires qui mastiquent sans interruption avec leur air snob.

La caravane repart dans l'immensité désertique au rythme soutenu des dromadaires que conduit Paulon et son guide berbère. Quatre heures plus tard, notre moins joyeuse troupe (le soleil a tapé particulièrement fort et les bouches sont desséchées !) vient s'abriter sous un grand Tamaris bienvenu dans les circonstances du moment. Je mauronne (pour ne pas dire plus) car j'ai une faim de loup et surtout les godillots pleins de sable (ce qui me faisait croire que mes pieds avaient gonflé ; misérable diagnostic pour le médecin que je suis !).

Les humeurs se portent beaucoup mieux après un excellent repas (pain croustillant cuit dans le sable et salades variées à la berbère) servis par les nomades qui nous accompagnent. Suit une petite sieste bienvenue facilitée par les contes persans, quelque peu hypnotiques, de Dany, la conteuse de la caravane (une bonne vaudoise). Tout le monde est captivé et même Paulon se tait ! Nos quatre maritanés quittent ensuite la caravane et repartent avec trois dromadaires et deux guides ; direction le oued (la rivière) afin de rejoindre notre nouveau guide, Ibrahim, qui vient nous chercher avec la voiture (baptisée Bissmilah). L'attente de la voiture au puit se prolonge quelque peu (2 heures) ce qui fait monter l'ambiance ! C'est enfin le départ à travers les dunes pour gagner l'oasis Omlalag (la mère des sangsues). Parcours automobile très sportif, un peu Paris-Dakar, très bien négocié par Ibrahim.

Arrivés à l'oasis, la soirée, dont je tairai les détails, fût mémorable, digne de la piste aux étoiles. Quel bonheur de déguster une bonne bière fraîche (l'Ermitage avait le goût de bouchon !!!) et une tajine façon berbère au cabri, qui devait bien avoir une quarantaine d'années ! La nuit fût animée par le coassement de toute la colonie grenouillère de l'oasis (et non par la chorale des sangsues qui était en vacances ce jour là) ainsi que par le sifflement d'éole dans les palmiers très haut perchés. Certains (encore une fois, je tairai les noms !) n'ont même pas entendu ces accompagnements sonores du plus bel effet. C'est ainsi que le sixième jour s'acheva dans cet oasis, havre de paix et de liesse pour les maritanés.

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