Debout dès l'aube, nous prenons un petit déjeuner rapide en route. Deux priorités ce matin : passer chercher Patrick à Marrakech et trouver un cyber café pour vous faire partager nos aventures. Nous traversons Settat à la recherche de ce dernier. Il fallait s'y attendre, à ces heures-ci il n'y a pas grand chose d'ouvert... donc cap au sud.

Rendez-vous est pris avec Patrick au Mc Donald de la Route de Casablanca. Pour l'aider à tuer le temps, nous le chargeons de nous dégotter un accès internet. De Settat à Marrakech, nous apercevons enfin ce que nous n'avons pas vu la nuit dernière... le Maroc ! Quel dépaysement. Des terres arides à perte de vue. Des couleurs sans cesse changeantes. Des barrages de police tous les 40 à 50 kilomètres.

Le trajet se déroule sans problème... jusqu'à l'entrée de Marrakech. Là, notre chauffeur Paulon est tellement occupé à chercher le Mc Donald qu'il grille un feu rouge. Ca ne rate pas, 20 mètres plus loin, la police nous arrête. Peu après, délestés de 400 dhirams, nous reprenons notre route. Patrick est au rendez-vous. Il s'est acquitté de sa tâche avec diligence et nous accompagne vers un cyber café... fermé. Mais nous en avons vu d'autres et ne nous décourageons pas pour si peu. Nous finissons par trouver notre bonheur.

Pendant que je m'escrime sur mon clavier arabe pour mettre le blog à jour, mes compagnons de voyage me soutiennent en allant boire un café au bistrot du coin. Ils arrivent 45 minutes plus tard, juste à temps pour constater que tout est déjà en ligne. Nous profitons de l'occasion pour prendre connaissance de vos commentaires (n'hésitez pas à en laisser) et lire nos mails.

Embarquement pour Ouarzazate, Zagora et M'Hamid en passant par le col de Tichka qui culmine à 2260 mètres d'altitude dans la chaîne de l'Atlas. Il s'agit du col le plus haut du Maroc. Sur la route du col, nous devons continuellement faire des écarts pour éviter les vendeurs de minéraux qui se jettent carrément devant note 4x4. Un peu plus haut, lassés de ce manège, Paulon se décide à troquer deux de ses nombreux T-Shirts et un briquet contre deux géodes. L'une semble réelle, l'autre déteint lorsqu'on la tient en main. Nous apprendrons plus tard qu'elle a été fabriquée de toute pièce... du vrai travail d'artiste. Tout le long de la montée, c'est un spectacle grandiose qui s'offre à nos yeux. Nichés au cœur de ces sommets, les villages sont pratiquement invisibles car de la même couleur que la terre qui les entoure.

Enfin le sommet. Nous faisons halte avec l'intention de nous restaurer. A peine sortis de la jeep, nous sommes accueillis à bras ouverts par les marchands du sommet. Tous veulent nous faire des cadeaux et nous faire visiter leur échoppe... pour le plaisir des yeux. Quel magnifique sens de l'hospitalité. Vous saurez qu'ils ont les Suisses en très haute estime et que leur chef habite même Genève. Pour nous le prouver il nous montre une photo de lui en costume de yodler et sa carte de visite. Nous apprenons alors qu'il s'appelle Clément Gremaud... Une fois débarrassés de ces forts amicaux autochtones, nous pouvons enfin nous mettre à table. Durant tout le repas, un berbère nous tient compagnie et nous raconte sa vie. Après avoir essayé de se faire offrir les chaussures de Paulon, il essaie avec la mallette de Patrick. Ce pauvre homme nous apprends qu'il souffre d'horrible maux de tête et qu'un peu d'alcool soulagerait ses maux. Justement, nous sirotons un reste d'anisette de Papy. La bouteille, ainsi que son contenu lui feraient très plaisir. Il finit par obtenir une consultation gratuite de la part de notre médecin de bord et il s'en va, heureux, avec deux cachets d'aspirine.

Une très bonne tagine de poulet plus tard, accompagnée comme il se doit par une bouteille d'Ardévine, nous attaquons la descente. Entre Ouarzazate et Zagora, la nuit tombe. Il est 18h30 et on n'y voit plus rien. Zagora est encore à plus de 90 kilomètres. Nous appelons Ali à M'Hamid. Il nous conseille de dormir à Zagora cette nuit. Il se charge de nous réserver une chambre dans un petit campement berbère, le Palais d'Asmaa. Les derniers kilomètres sont une véritable torture pour notre chauffeur. On n'y voit rien. Le long de la route, piétons et cyclistes (sans phares) circulent comme si de rien n'était. Ils apparaissent à la dernière minute dans le faisceau de nos phares et Paulon doit faire preuve d'une attention de tous les instants.

Zagora enfin. La ville grouille de monde. Un jeune garçon sur une mobylette nous ouvre la route jusqu'à notre bivouac. Là une énorme surprise nous attend. Le Palais d'Asmaa porte bien son nom. Nous en restons bouche bée et les photos que vous pouvez voir ne rendent pas toute la splendeur de l'endroit. Décidément, les tentes berbères deviennent de plus en plus confortables. Un petit souper, une douche et au lit. Demain nous ferons les derniers kilomètres qui nous séparent de M'Hamid.

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