Sur le chemin de la salle à manger on interroge le personnel de bord. Ce qui nous intéresse le plus c'est de savoir quand nous arriverons à Tanger. A nouveau on nous donne les informations les plus diverses. Certains, nous disent que nous n'avons que cinq heures de retard (nous devrions donc arriver pour midi). D'autres nous parlent de 17h. D'autres encore vont même jusqu'à 20. A qui se fier ?

Au petit déjeuner, Paulon a l'impression que le jus d'orange a été coupé avec de l'eau... serait-ce le début du rationnement ? Pour tuer le temps, nous nous asseyons sur le pont supérieur en compagnie de Papy et de Barracuda et nous papotons. Le temps est maussade. Le ciel se couvre de nuages. La mer fait un peu plus d'écume qu'hier... rien de bien méchant. De temps en temps, un dauphin vient nous tenir compagnie. Au loin des bateaux de toute sorte ; bateaux de pêche, porte-containers, pétroliers. Dans sa chaise Jaouad pique un somme... quel ennui !

Papy sauve la situation, il fait un détour par la soute sous prétexte d'aller chercher ses médicaments contre le diabète et nous rapporte une bouteille d'anisette "maison". C'est l'heure de l'apéro. Quelques glaçons et un peu d'eau de Vittel, c'est le Paradis. Le temps semble passer plus vite.

Après dîner, une petite sieste. Comme dit Eric : "Si on continue comme ça, à bouffer et ne rien faire, on va bientôt peser 10 kilos de plus !" Après deux nuits de gymnastique, Paulon réussit enfin à mettre la main sur l'échelle pour grimper dans son lit... dommage qu'on ne reste pas plus longtemps. Peut être qu'à notre réveil nous verrons les côtes du Maroc..

Il fait une chaleur étouffante dans la cabine. Pas moyen de fermer l'œil. Retour sur le pont.

16h30, le rocher de Gibraltar apparaît enfin au loin. En face, on devine la côte africaine. Cela veut dire qu'il ne nous reste plus que deux ou trois heures de navigation. Le moral remonte. Les portes de la Méditerranée sont une véritable autoroute maritime. Des bateaux partout, dans tous les sens, même en travers. Enfin Tanger se profile à l'horizon. Le voyage touche à son terme.

19h (17h heure locale), avec 12 heures de retard nous sortons avec soulagement du Marrakech Express. Commence ensuite la longue attente au service des douanes. Après nous avoir fait poireauter près de deux heures, le douanier en chef nous fait comprendre très clairement qu'une contribution financière de notre part pourrait accélérer les choses. 20 euros plus tard, nous sortons du port. Première prise de contact avec Tanger. Du monde plein les rues, des voitures déboulant de tous les côtés. Paulon qui a pris le volant n'a pas assez de ses deux yeux pour tout voir. Pour trouver l'autoroute nous faisons plus confiance à notre boussole qu'aux panneaux de signalisation routier. Depuis le port pas une seule indication... on y va au pif. On finit par trouver l'autoroute. Ce soir nous n'irons pas plus loin que Settat. Exclu de rouler jusqu'à Marrakech.

Entre-temps, Patrick est arrivé à destination. Face à tous ses problèmes, il est resté zen. Nous ne nous verrons pas ce soir. Rendez-vous est pris pour demain. Nous le ramasserons sur le bord de la route. Nous arriverons peut être à être à l'heure au rendez-vous de M'Hamid.

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