De ce fait, nous passons une nuit plutôt calme, bercés par la mer. Au petit matin, un saut sur le pont pour photographier le lever du soleil. Juste le temps de prendre un bon bol d'air avant le petit déjeuner. Nous apprécions grandement ce dernier.

Le reste de la matinée se déroule assez calmement... mais voilà que la réalité du Marrakech Express nous rattrape. Pas d'eau chaude dans la douche... les toilettes de la cabine se bouchent à la première utilisation "sérieuse" (après coup nous apprenons que nous ne sommes pas les seuls avec ce problème). Il faut partir à la chasse de WC utilisables dans la partie commune du bateau. Quelle aventure... entre les waters hors service, ceux encombrés de matériel divers et ceux dans un état de propreté plus que douteux, c'est un véritable calvaire. De plus, pas de papier, pas de savon, pas de serviettes pour s'essuyer les mains. C'est Koh Lanta en vrai.

Plus tard, les douaniers présents à bord, ouvrent leur guichet. Il est possible d'effectuer toutes les tracasseries douanières sur le bateau afin d'accélérer le débarquement... ça c'est un idée qu'elle est bonne. Paulon, encore lui, se tape trois heures de queue. Arrivé devant le pandore, il s'avère qu'il y a un petit problème avec son passeport. Le numéro, qu'un autre douanier marocain a noté dans son passeport lors de sa dernière visite, est illisible il nous faudra passer chez la police en descendant du bateau pour régulariser tout ça. Trois heures d'attente pour rien, Paulon et de " bonne " humeur et de plus, le débarquement risque de durer...

Et c'est pas fini ! L'aventure continue. Paulon (eh oui encore), ayant oublié ses médicaments dans la voiture, se fait accompagner dans la soute. Là, 10 centimètres d'eau remplissent la cale. Une grosse fumée noire envahit tout. Paulon est réexpédié rapidement (avec ses médicaments) dans les étages. Peu de temps après, le bateau s'arrête. Du côté de la passerelle, pas de nouvelle. Rien. Pas la moindre information. Le personnel de bord a pour consigne de nous mener... en bateau. Devant nous, le mauvais temps se préparerait et c'est pour cette raison que le Marrakech plus tant Express aurait ralenti. Nous avançons maintenant aussi vite qu'une tortue asthmatique. Combien de temps cela va t'il durer... mystère et boule de gomme.

Dans l'intervalle, nous recevons des nouvelles de Patrick qui est parti ce matin pour Milano Malpensà. Les transports aériens, là au moins il n'y a pas de surprises... mais c'est sans compter sur les chemins de fer. Le train de Patrick prends 2 heures de retard et bien entendu, l'avion s'est déjà envolé. Prochain vol, demain 17h au départ de Milano Gallarate. Patrick tue le temps sur les terrasses en sirotant un verre ou deux et en admirant les merveilles de l'Italie.

Rien d'autre à faire qu'attendre. Une petite sieste par ici, un passage au bar par là... les minutes durent des heures et les heures n'ont pas de fin. Au loin, la côte des Baléares est visible. Elle semble ne pas bouger... on ne va vraiment pas vite. Le bateau dépassé ce matin nous rattrape sans difficulté et bientôt il est loin devant. Au dernières nouvelles, les moteurs ont surchauffé et c'est pour cela qu'ils tournent au ralenti. Il reste à espérer qu'il seront bientôt refroidis pour que le voyage reprenne à une vitesse normale.

Les bruits succèdent aux rumeurs... le piston a explosé, le joint de culasse a brûlé, la marine royale arrive pour nous secourir... pas moyen de savoir. Du côté de l'équipage aucune information ne nous est donnée. Seule information officielle : "Il y aura assez à boire et à manger pour tout le monde"... tout pour nous rassurer ! De temps à autre, lorsque nous sommes proches des côtes espagnoles, les SMS passent et nous recevons des nouvelles de Patrick. Lui aussi, il tue le temps. Pour faire comme lui, nous dégustons une bouteille de pinot noir sur fond de coucher de soleil.

Pendant le souper, Papy fait de la résistance et s'entête... il veut voir le sommelier. Impossible de le faire changer d'avis. Le personnel de service, un peu décontenacé, finit par faire venir un "gradé" (il avait tout de même trois barettes sur l'épaule). Une fois la commande de vin faîte, Papy se calme. Après souper, un tour sur le pont supérieur (pour le thé du soir bien entendu). Le bateau semble avancer un peu plus vite, mais pas trop tout de même. Le garçon du bar de la piscine nous confirme que la panne a été réparée et que nous n'aurions que cinq heures de retard. Il est l'heure de se coucher. Nous verrons plus clair demain matin.

La nuit s'annonce bien meilleure et surtout plus calme... l'Angleterre a gagné la demi-finale de rugby.

Inch Allah !

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